Dossier sur Repenomamus


Par Manuel Maingeot

 

Repenomamus giganticus est le nom d'un nouveau mammaliaforme de Chine qui a fait couler beaucoup d'encre. son petit cousin le Repenomamus robustus est de la moitié de la taille de celui-ci.
D'abord c'est le plus gros mammifère mésozoique jamais retrouvé, pour l'instant.
Alors que la plupart du temps les mammifères mésozoiques sont décris comme petits insectivores, voici une bête de plus de 15 kilos et carnassière (je vais le montrer!) comme il n'existe que deux mammifères consommant souvent des charognes les auteurs de l'article pensent raisonnablement que l'animal fut prédateur. Jusqu'à présent aucune hypothèse concernant la taille des mammifères n'est satisfaisante. Certains pensent que c'est parce que les niches écologiques étaient occupées par les dinosaures de petites tailles diurnes et aussi par les reptiles, genre lézards que les mammifères et les mammaliaformes semblaient se cantonner dans les niches écologiques insectivores, arboricoles et nocturnes. Mais cela n'est pas convainquant pour tout.
Les deux espèces de Repenomamus jettent une nouvel éclairage sur ces mammifères mésozoiques et aussi les interactions qu'ils ont eu avec la faune de leur époque.
Ils datent du Crétacé inférieur et ont été retrouvés dans la province du Liaoning, dans la formation Yixian.
Il semble ne pas présenter de traits crâniens très dérivés (très avancés). Les mâchoires ne semblent pas, par exemple, avoir été pourvues de muscles pour assurer la mastication comme chez les mammifères modernes (en bougeant la mâchoire d'un côté à l'autre, en utilisant au mieux le plan tribosphénique) mais au contraire seulement permettre une action cisaillante avec les dents qui portent toutes des cuspides très pointus (1).
Les muscles des mâchoires semblent puissants si on en juge par l'importante crête sagitale (2, sc, sagital crest) et la fosse masseretique de la mandibule (3).

 

 

Le squelette locomoteur est lui aussi curieux. La ceintures scapulaire (omoplates) est dotée de caractères dérivés et la ceinture pelvienne (os du bassin) semble bizarrement "primitive". Elles devaient permettre un déplacement par reptation oscillante mammalienne un peu comme celles constatée chez Onithoraynchus (ornithorhynque).
Ces dispositions ostéologiques permettent de dire qu'il n'avait pas d'aptitudes à la course. (no cursorial abilities).

 

 

Maintenant concernant son régime. Dans le contenu gastrique de la seconde espèce, le Repenomamus robustus, on a trouvé les ossements d'un Cératopsien juvénile, de genre Psittacosaurus.
Les os ne sont pas brisés et encore en connexion ce qui laisse supposer que les possibilités de dépeçage de l'animal étaient limitées et qu'il se contentait d'arracher de gros morceaux et de les avaler entiers.

 

 

On voit en rouge les os de la patte arrière encore en connexion, et en bleu les os des pattes avants. D'après l'études des os l'animal n'a pas été consommé à l'état d'embryon mais plutôt à l'état de juvénile. Il aurait donc été chassé puisque les auteurs n'ont pas retenu l'hypothèse du charognage.

Enfin rien que pour la bonne bouche une reconstitution de Repenomamus giganticus.

 

 

Références :

 

Hu, Meng, Wang, Li, Nature, 2005, vol 433, p. 149-152.

images copyrithed Nature, 2005 sauf la dernière qui n'émane pas de la célèbre revue.

 

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Mars 2006